L'industrie 4.0 face à la crise sanitaire

L’industrie doit se préparer à de nouveaux besoins et s’ouvrir à de nouveaux métiers. Les entreprises n’ont pas d’autres choix que d’adapter leur stratégie afin de rester dans la course. La quatrième grande révolution de l’industrie est en marche, et les enjeux qui en découlent sont énormes.

La situation sanitaire a accéléré drastiquement l’industrie du futur, ou industrie 4.0. Elle met en exergue une nouvelle façon d’organiser les moyens de production. Une organisation basée sur la digitalisation et l’interaction entre l’homme et la machine dans une usine connectée performante et flexible. Ce changement met l’humain au centre de de cette révolution industrielle.

L’industrie 4.0 est représentée chez nous par quatre thématiques que sont les transformations au cœur de la production, la conception numérique, l’usine digitale, la traçabilité, la maintenance prédictive et la performance énergétique. Ces différentes offres sont construites sur des métiers complémentaires : l'automation (robotique, informatique industrielle, automatisme), la maintenance industrielle (maintenance 4.0), la performance énergétique. C’est pourquoi pour répondre aux nouveaux besoins de nos clients, nous avons mis en place des organisations opérationnelles dédiées pour chacune de nos offres. L’objectif étant d’apporter à nos clients industriels, une solution sur mesure pour répondre à leurs enjeux de performance, de compétitivité et de mutation technologique. Résilience et flexibilité sont les maîtres mots dans une période où l’automatisation devient une priorité.

 Notre capacité à rebondir repose sur quatre piliers :  

• Une offre multi-métiers qui permet de répondre à l’ensemble des besoins industriels. Pour ce faire, notre application Touch a été déployée à l’ensemble de nos commerciaux et chargés d’affaire.  
• Une diversité de clients et de secteurs marché 
• Une culture de service, d’adaptabilité, d’agilité qui fait partie de l’ADN du groupe.  
• Des offres innovantes qui répondent aux besoins de nos clients 

Concilier la performance et la sécurité sanitaire  

Nos clients ont su faire preuve d’une grande agilité, notamment pendant cette période où l’impact de la COVID-19 était très inégal en fonction des secteurs industriels. L'industrie paie encore les conséquences de cette crise et le retour à la normale devrait prendre beaucoup plus de temps. Les impacts ont été en effet inégaux suivant le secteur industriel. 

Le secteur de l’aéronautique notamment a été très touché. Car la baisse générale de la vente nécessite obligatoirement une baisse de la production. Dans la pharmacie, la France a découvert avec la Covid-19 sa forte dépendance à l’Asie pour les principes actifs API ingrédients des médicaments et dont 60 % viennent de Chine et d’Inde.  De même pour la microélectronique, 80 % des circuits imprimés viennent de Chine. 

 La crise de la COVID-19 a remis l’industrie sur le devant de la scène, elle en a aussi pointé ses vulnérabilités. Vous avez sûrement suivi des débats autour de la future relocalisation de la production. L’automation avec la robotisation et l’informatique industrielle, ont parfois été présentées comme la solution. 

Les robots, les automatismes et l’informatique industriels, par définition immunisés à la COVID-19, ont permis dans certains cas de maintenir la production. A l’image des usines agroalimentaires à la production très automatisées et qui tournent à plein régime et au-delà de leur capacité nominale (à 120-150%). 

Pour préciser, aucune usine n’est intégralement automatique. L’humain est toujours présent pour l’assemblage, les opérations de précision, à valeur ajoutée ou encore pour la maintenance y compris pour faire fonctionner les automates ou ouvrir le capot pour comprendre ce qui se passe en cas de panne.  

Nous allons évoquer ensemble comment la crise nous a impactés à travers nos expériences clients. Nos clients ont fait preuve d’agilité en s'appuyant sur leur "savoir-faire" capitalisé et en utilisant pleinement "les nouvelles technologies" en termes de robotisation, automatisation et digitalisation. 

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne indiquait lors des rencontres économiques de Paris début juillet que :

" la crise devrait entraîner une contraction des chaînes d’approvisionnement supply Chain de l’ordre de 35 % et une augmentation de la robotisation dans les industries de l’ordre de 70 à 75 % ". 

Nos clients industriels optent souvent pour un mode de développement incrémentale favorisant souvent plus le bronwfield que le greenfield. Autrement dit, au lieu de chercher à tout refaire à neuf, ils préfèrent retravailler sur la base de moyens de production et bâtiments existants, afin de l’améliorer et d’augmenter leurs performances.  

L’automatisation et la robotisation des usines, est un axe important dans la transition vers l’industrie du futur. Il est bien sûr plus facile de garantir la qualité grâce aux robots, qui n’a aucun contact avec le produit, et ainsi conserver une rigueur dans la chaîne de production. Le suivi d’un produit est informatisé afin de répondre aux mieux aux attentes, et offre une ergonomie non négligeable dans les postes de travail. Il faut aussi relativiser, parfois l’automatisation des process a été un frein. Par exemple certains industriels ont une supply Chain et gestion des stocks pour avec des matières premières venant de 4 coins de la planète. Autant une gestion tendue de stock en mode Lean est efficace en temps normal mais sera un frein de productivité dans un mode crise faute de stock disponible pour assembler. Les usines ayant un stock tampon de 2/3 mois ou avec des Supply Chain régionales s’en sortent mieux dans ce cas.  

 D’un autre côté, l’automatisation logicielle et l’informatique, du partage de document à l’accès à distance aux outils de production ont davantage fait leurs preuves face à la crise. C’est plus de flexibilité.  Avec la COVID-19, et face à la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, la relocalisation industrielle va favoriser la réorganisation des chaînes de production, la robotisation et l’automatisation en France. 

La place de l’humain ?

Naturellement, quand on pense robotisation, on imagine une industrie future où des robots sont gérés par d’autres robots, et produisent tous ensemble d’autres robots. Cette image est un mythe. L’humain sera toujours présent dans la ligne de fabrication. Il sera toujours là pour programmer, pour maintenir à niveau ou réparer des défaillances.

L’humain est toujours au centre des préoccupations de l’industrie 4.0. Cependant, de nouveaux outils et de nouvelles procédures lui sont mis à disposition lui permettant de grandement réduire le facteur risque, et d’augmenter la productivité. Un exemple parlant est celui du robot AIV. Un automate mobile intelligent et multi usage, qui a été déployé à Bordeaux, et qui peut se mouvoir en toute sécurité en interagissant de plusieurs manières avec son environnement. Il peut transporter des charges utiles, désinfecter des espaces, accompagner des visiteurs, ou encore livrer des messages. Il sert d’outil dans un monde où l’humain gardera toujours le premier rôle.  

C’est l’humain le réel enjeu de l’industrie 4.0 : le libérer de ses tâches pénibles pour l’orienter vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, lui faire gagner en sécurité, en confort et en productivité. Mais c’est également l’enjeu d’une consommation plus personnalisée, plus écologique et plus durable. Un chemin que nous avons décidé de prendre avec passion.