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Interview avec Julien Gibiard

 

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Un Compagnon des Energies & Services, amoureux de la ligne !

Les Compagnons des Energies & Services incarnent et transmettent des valeurs fortes telles que le respect, la disponibilité, l’exemplarité, la transmission des savoirs et bien d’autres encore… En 2020, c’est Julien GIBIARD qui a été sacré Champion des Compagnons des Energies & Services. Nous sommes allés à sa rencontre, un collaborateur « pas hors ligne », 16 ans d’ancienneté et Compagnon de l’Ordre depuis 2010 dans la division T&D.
 

Julien, en quelques mots, tu fais quoi chez Bouygues Energies & Services ?

Je travaille dans les lignes aériennes. Ça fait 17 ans que je suis tombé dedans et je n’en suis jamais ressorti ! Mon job c’est de partir en intervention pour faire l’entretien des lignes haute tension dont les pylônes font de 20 à 130 m de hauteur.
 

Quel est ton parcours ? 

Dans ma vie d’avant, j’étais pêcheur-plongeur. Malheureusement, surpêche, pollution, hausse du carburant, m’ont rendu la vie trop difficile financièrement. Grâce à mon voisin qui m’a fait connaitre ce métier, je me suis, du jour au lendemain, retrouvé au pied d’un pylône. Un vrai coup de cœur pour les métiers de lignes à haute tension. Ce métier m’a fait voyager. En « export », on a une autre vision du métier et on apprend à se débrouiller plus par soi-même. Mon premier chantier, c’était au Congo, en tant que monteur. J’apprenais à nos collaborateurs congolais à faire des manchons. J’ai très vite évolué vers la responsabilité de chef d’équipe. Puis j’ai repris le poste d’un conducteur de travaux qui m’avait tout appris avant de quitter sa fonction.  J’ai eu alors plusieurs équipes, et divers missions telles que assemblage, levage des pylônes, dépose des pylônes, déroulage des câbles, fondations, etc…. En bref, j’ai commencé dans le métier en encadrant dix personnes et aujourd’hui j’en encadre une centaine.

Une évolution rapide !
Quand on aime ce qu’on fait, on ne calcule pas forcément son évolution. Mais ce que j’ai en moi, c’est une vision de « patron », grâce à mon expérience de pêcheur. Et ça s’est vu dès mon arrivée. J’étais câblé pour ne pas perdre de temps ni d’argent. L’efficacité au cœur de toutes mes actions.

Découvrez Julien Gibiard dans le film "Parole de compagnon" qui lui est consacré :

C’est dans cet esprit que tu as été à l’initiative de vidéos pour transmettre les bonnes pratiques de ton métier ?

Oui, quand je pêchais, je travaillais tout seul, je n’avais pas besoin de beaucoup communiquer. Alors que là, au milieu des équipes, je ressentais le besoin de transmettre efficacement aux autres des bonnes pratiques concrètes et essentielles. J’ai tenté les explications orales, les dessins…  Et puis, je me suis dit qu’une vidéo serait la bonne méthode. Du coup, en 2013, avec l’autorisation et même l’appui de ma hiérarchie, j’ai fait ma 1ère vidéo sur chantier, avec ma GoPro, pour illustrer la bonne façon de faire une opération de mise à la terre, qui se pratique en haut d’un pylône. Et puis j’ai partagé l’idée aux Compagnons des Energies & Services et ça a pris une ampleur à laquelle je ne m’attendais pas. C’est comme ça qu’est née la plateforme Bytubes en 2015. Depuis, les Compagnons ont produit des centaines de vidéos qui sont des supports d’apprentissage essentiels surtout pour les nouveaux arrivants ou dans le cadre de formation.

Tu parles de voyage et d’intervention à l’étranger. Que retires-tu de ces expériences ?

Je suis intervenu par exemple, l’année dernière sur un projet en Allemagne avec Kraftanlagen pour la création de nouvelles lignes. Passionnant mais dur-dur de travailler avec des collaborateurs de culture différentes ! Nos exigences ne sont pas toujours les mêmes et il faut s’ajuster mais, pour finir, on a fait du bon boulot. Et puis même si les mentalités divergent et qu'on n’est pas toujours d’accord, d’où qu’on vienne, on est liés par le fait de « bosser dans la ligne ». On a des valeurs communes de solidarité et de partage.

2020, une année particulière pour tous. Et pour toi ?

J’étais en Allemagne, justement cette année-là. On a eu 15 jours d’arrêt au début du 1er confinement, le temps de s’approvisionner en gel et masques et mettre à exécution les consignes mais, ensuite, tout est reparti très vite. Nous, honnêtement, à part les contraintes sanitaires strictes à appliquer, ça ne change pas grand-chose… Le courant n’attend pas !
 

Des profondeurs de la méditerranée aux sommets des lignes aériennes, quel lien fais-tu ?

Il y a un lien évident pour moi et qui est très fort. C’est la sécurité. La sécurité dans des environnements hors du commun. Quand je pêchais, je travaillais seul. J’étais obligé de m’imposer à moi-même des mesures de sécurité hyper strictes sans quoi, je me mettais en danger.
Chez Bouygues Energies & Services, la sécurité est primordiale également. Et le fait d’être en équipe, aujourd’hui, presque en famille, est un soutien énorme dans la bonne intégration et le respect des mesures de sécurité. On veille les uns sur les autres. D’ailleurs, depuis que je suis dans la ligne, je vois une évolution très positive sur les aspects sécurité, et je suis fier d’y contribuer à ma façon.
 

Depuis quelques mois tu mets à profit ton expérience terrain dans un nouveau poste…

Oui j’ai quitté le terrain mais je reste tout à fait dans le même domaine puisque j’ai en charge depuis janvier le suivi, le contrôle et l’entretien de tout le matériel et des engins pour le périmètre T&D (lignes aériennes, poste, sous terrain…). J’ai des journées bien chargées mais ça me plait. Mon expérience terrain a sans aucun doute une plus-value dans la conduite de ma mission.
 

Terminée alors, ta vie de Compagnon ?

J’ai trop épuisé mes collègues, à avoir trop d’idées tout le temps (rires)… Je cède donc maintenant ma place à d’autres compagnons. A eux de prendre la relève. Mais je suis fier d’avoir été un Compagnon, je l’ai toujours été et je le resterai.